Patrick NOEL
2004-06-03 11:55:56 UTC
Je me permets de revenir sur le sujet, car le fil a - pour le moins - dévié,
et finalement, on n'a pas eu de réponse très convaincante sur le sujet. En
effet, il me semble que « botter en touche » en disant que l'on n'a pas d'
argument scientifique pour justifier qu'il est déconseillé de faire des
plongées à profil inversé ou des plongées multiples à profondeurs
croissantes et non décroissantes est tout de même un peu juste.
Quand une consigne est si largement diffusée, ce n'est pas par dogmatisme,
mais c'est bien qu'il y a sinon des preuves formelles (on sait bien qu'en
matière de modélisation des phénomènes de saturation et désaturation, on est
loin de posséder des certitudes), au moins des éléments qui militent en
faveur de cette pratique, non ?
Il me semblait avoir compris les hypothèses suivantes (mais je serais ravi
qu'on m'éclaire), dans le cadre des modèles dits « à bulles » :
Il existe, dans l'organisme, des « noyaux gazeux » de taille a priori
insuffisante pour devenir spontanément des bulles à moins d'avoir été
« excités » par une pression suffisante.
Lorsque ces noyaux ont été excités, ils deviennent donc des bulles, qui,
lors de la remontée vont croître en volume ; si le volume de phase gazeuse
devient trop important (compliqué d'histoires de gradients, mais peu importe
ici) et si une procédure de décompression ad hoc n'est pas mise en oeuvre,
il y a risque d'accident.
Si, alors que des bulles sont présentes dans l'organisme, on augmente la
pression (en clair on redescend, au cours d'une même plongée ou d'une
successive), de deux choses l'une : soit on ne dépasse pas la pression
maximum subie précédemment, auquel cas on n'excite pas de nouveaux noyaux,
car tous les noyaux susceptibles d'être excités l'ont déjà été et ils n'ont
pas eu le temps de se régénérer, donc, le volume de phase libre n'est pas
significativement augmenté, soit on descend plus profond que précédemment,
donc on se soumet à une pression ambiante supérieure, et on excite de
nouveaux noyaux, provoquant une augmentation significative du nombre de
bulles et donc une augmentation du risque, à moins de recourir à une
procédure de déco adaptée ...
D'où l'assertion qu'il faut éviter les « profils inversés », même si il
semble qu'ils ne soient dangereux que dans la mesure où on n'applique pas
les procédures de remontée qu'ils impliquent.
Ceci n'est certes qu'un modèle et on est loin d'être certain que c'est ce
qui se passe en réalité, mais est-ce que, dans le cadre du modèle, j'ai bien
compris ?
Merci si des « spécialistes » des algorithmes de décompression peuvent me
rassurer ou au contraire éclairer ma lanterne.
@+
P.
et finalement, on n'a pas eu de réponse très convaincante sur le sujet. En
effet, il me semble que « botter en touche » en disant que l'on n'a pas d'
argument scientifique pour justifier qu'il est déconseillé de faire des
plongées à profil inversé ou des plongées multiples à profondeurs
croissantes et non décroissantes est tout de même un peu juste.
Quand une consigne est si largement diffusée, ce n'est pas par dogmatisme,
mais c'est bien qu'il y a sinon des preuves formelles (on sait bien qu'en
matière de modélisation des phénomènes de saturation et désaturation, on est
loin de posséder des certitudes), au moins des éléments qui militent en
faveur de cette pratique, non ?
Il me semblait avoir compris les hypothèses suivantes (mais je serais ravi
qu'on m'éclaire), dans le cadre des modèles dits « à bulles » :
Il existe, dans l'organisme, des « noyaux gazeux » de taille a priori
insuffisante pour devenir spontanément des bulles à moins d'avoir été
« excités » par une pression suffisante.
Lorsque ces noyaux ont été excités, ils deviennent donc des bulles, qui,
lors de la remontée vont croître en volume ; si le volume de phase gazeuse
devient trop important (compliqué d'histoires de gradients, mais peu importe
ici) et si une procédure de décompression ad hoc n'est pas mise en oeuvre,
il y a risque d'accident.
Si, alors que des bulles sont présentes dans l'organisme, on augmente la
pression (en clair on redescend, au cours d'une même plongée ou d'une
successive), de deux choses l'une : soit on ne dépasse pas la pression
maximum subie précédemment, auquel cas on n'excite pas de nouveaux noyaux,
car tous les noyaux susceptibles d'être excités l'ont déjà été et ils n'ont
pas eu le temps de se régénérer, donc, le volume de phase libre n'est pas
significativement augmenté, soit on descend plus profond que précédemment,
donc on se soumet à une pression ambiante supérieure, et on excite de
nouveaux noyaux, provoquant une augmentation significative du nombre de
bulles et donc une augmentation du risque, à moins de recourir à une
procédure de déco adaptée ...
D'où l'assertion qu'il faut éviter les « profils inversés », même si il
semble qu'ils ne soient dangereux que dans la mesure où on n'applique pas
les procédures de remontée qu'ils impliquent.
Ceci n'est certes qu'un modèle et on est loin d'être certain que c'est ce
qui se passe en réalité, mais est-ce que, dans le cadre du modèle, j'ai bien
compris ?
Merci si des « spécialistes » des algorithmes de décompression peuvent me
rassurer ou au contraire éclairer ma lanterne.
@+
P.